Je prépare mes valises pour partir m’évader à la montagne en famille.
Prendre des vacances, couper avec le quotidien.
Faire une pause, prendre le temps de profiter d’eux, de nous, de moi aussi.
Vivre le temps présent parce qu’il file si vite alors qu’on a tant/temps à partager ensemble…
Et comme, lorsqu’il m’arrive de "couper" en ce moment, je ne le fais pas complètement dans ma tête.
Pendant que je réfléchis au nombre de t-shirts à prendre, je repense à mes étés en réa, lorsqu’on s’absente 2 semaines et que l’on revient avec un peu plus de bronzage qui ressort sur notre blouse blanche, retrouvant les parents qui eux n’ont pas bougé de place mais avec un petit bébé qui a pris de jolies joues et perdu quelques tubulures pendant notre absence le temps de nos congés.
Il est comment leur été à tous ses parents qui n’ont pour UV que ceux bleutés de la photothérapie ?
Eux qui aimeraient couper aussi mais ne se l’autoriseraient pour rien au monde ?
Ils ont envoyé la fratrie chez les grands-parents lorsque c’est possible ou réservé des jours au centre de loisirs pour permettre aux grands d’avoir un peu de vacances quand même et s’en veulent de ne pas pouvoir leur proposer mieux cette année.
Ils rêveraient de faire une pause, d’oublier pour un moment cette courbe de poids, remplacer les alarmes par le bruit des vagues et la vue des néons par un coucher de soleil.
Ils ont besoin de prendre soin d’eux pour tenir encore parfois de longues semaines, changer d’air pour 48h, oublier l’odeur du gel hydroalcoolique pour celle du foin et remplacer le bruit du respirateur par le chant des oiseaux.
Mais peu oseront s’évader, même si la famille les presse de le faire, même si les soignants leur proposent, même si on leur assure que c’est possible et qu’ils ont bien le droit d’aller respirer un peu aussi.
Ainsi, quand j’étais auprès des couveuses, j’aimais leur offrir la possibilité de le faire, je les accompagnais pour les aider à se l’autoriser lorsque l’envie était forte.
Parfois, il suffit de quelques heures ailleurs pour retrouver un peu de vitalité…
Et sinon, fermez les yeux en peau à peau et évadez-vous…
Comments