Les infirmières puéricultrices se mobilisent pour obtenir une reconnaissance de leurs compétences spécifiques et permettre ainsi une meilleure prise en soin des enfants et de leurs familles.
Mais depuis longtemps, les infirmiers de façon générale essaient de faire entendre leurs voix pour obtenir de meilleures conditions de travail et exercer leur profession correctement, humainement.
Il y a un an, les médecins, les chefs de service les rejoignaient dans ce combat pour permettre à la prise en charge des patients de s’appuyer sur des critères qualitatifs et humains plutôt que de rentabilité.
Puis le Covid est venu tout balayer…
Les revendications ont été mises sous le tapis, il a fallu faire avec des bouts de ficelle, beaucoup d’imagination et d’abnégation… et les soignants sont devenus « héros ».
Une jolie reconnaissance populaire mais surtout un beau tour de passe-passe des hautes sphères car comme le disait si justement Baptiste Beaulieu : « En nous traitant de héros, ils nous confisquent le droit d’avoir peur et nous renvoient au silence (…) Un héros ne dit pas qu’il a peur (…) Héroïser, c’est silencer. »
Avez-vous remarqué d’ailleurs que les revendications de soignants concernent principalement le maintien de la qualité de leur travail et plus de moyens pour l’exercer correctement ?
On parle salaire bien sûr mais toujours en second plan ou pour amadouer la révolte (et les efforts en la matière sont risibles ou bien tristes…au choix).
Je suis donc très heureuse d’être tombée sur ce formidable podcast de Louie Media et plus particulièrement l’épisode 26 de Travail (en cours) du 10 décembre 2020 qui traite de la rémunération des infirmières et de toutes les représentations liées à ce métier qui en sont, en partie, responsables.
L’éclairage apportée par Muriel Salle, maîtresse de conférences à l’université Lyon 1 et spécialiste de l’histoire des femmes, du genre et de la médecine, est extrêmement intéressant et révélateur.
J'avais déjà bien en tête que le fait de faire un métier exercé en premier lieu par des femmes, à l'origine religieuses, et dans lequel on prend soin des autres n'aidait pas à la valorisation de la tâche et de sa rémunération...
Cet entretien précise et confirme tous les mécanismes et représentations mis en place depuis des centaines d'années et qui ont conduit à ce schéma si difficilement modifiable dans l'inconscient collectif
L'infirmière est une femme, dévouée, à l'écoute, douce et compréhensible, capable de supporter la douleur, la maladie et la mort, de faire passer les autres avant elle-même, de travailler le jour et la nuit, les week-ends et les jours fériés, de venir remplacer à la dernière minute ou de rester plus tard si besoin... tout ça par vocation !
Alors quand, en plus, on se spécialise auprès des enfants… on y ajoute toute la dimension maternage reliée mécaniquement à la gente féminine !
Bonne écoute !
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